kathakali
Si les femmes de Arles étaient “Sensualité hors du Temps” celles de “Suggestions du KathaKali” sont d’un érotisme fortement sensuel, chargé, sale mais raffiné, imprégné d’un parfum exotique enivrant et du tintement subtil et décis des chevilliers argentés des KathaKali. Ornées de plumes et de bijoux, qui encadrent des visages avec des regards percants qui fixent au loin comme s’ils se souvenaient d’un passé qui n’existe plus, ou comme s’ils s’étaient perdus dans des lieux inconnus par l’homme. Allusifs et lascifs, ils inquiètent ceux qui les regarde.
Des “Déesses” tombées ...devenues terriblement charnelles et terrestres, accompagnent, sur la pointe des pieds, le spectateur dans un monde secret oú l’éternel mystère de la féminilité se cache derrière un bijou lourd ou derrière deux lèvres entrouvertes qui chantent muettes une lente et ossessive mélodie orientale. Reléguées dans le Palais elles errent, ennuyées et insouciantes de leur nudité montrée impertinemment, conscientes de leur beauté ensorcelante qui dégage l’odeur de copulations, dans les chambres élégantes aux murs recouverts d’étoffes précieuses et attendent...
En les regardant on se rend compte qu’elles ne sont pas que des Femmes, mais des archétypes de la Femme et comme tous les archétypes, élusifs et insaisissables dans leur image déterminée, quasiment violente, d’une essence absolue.
O. B.
